Ostéopathe à Marseille
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Les traitements orthodontiques vus par les Ostéopathes

Lors de cette étude, nous allons travailler sur les effets des traitements orthodontiques sur la synchondrose sphéno-basilaire.

Nous essaierons de voir si un traitement orthodontique peut modifier l'angulation de cette synchondrose.

L'objectif est simple.

Savoir si oui ou non nous observerons une différence de l'angulation de la synchondrose sphéno-basilaire entre avant et après le traitement orthodontique.

Nous classifierons ces résultats afin d'analyser pour nous Ostéopathes, les modifications entraînées sur le crâne du patient.

La synchondrose sphéno-basilaire ou SSB est située entre la face postérieure du sphénoïde, et la face antérieure du basi-occiput.

L'angulation de la SSB étant de 120° de flexion mécanique, nous allons essayer de déterminer si l'influence de l'appareil orthodontique le fait varier de quelques degrés, ce qui serait le signe de remaniement au niveau de la SSB, et par conséquent (la SSB étant le moteur de l'Impulsion Rythmique Crânienne), de remaniement au niveau des os périphériques et notamment ceux de la face; mais aussi de remaniement jusqu'au bassin et ce par l'intermédiaire de la dure-mère.

Mais nous pouvons aussi prendre le problème dans l'autre sens.

Est-ce que les maxillaires et la mandibule, lors des traitements orthodontiques, subissent des modifications ? Et est-ce que ces modifications se répercutent sur la SSB ?

Ceci nous amène donc à poser notre problématique.

Problématique


Quelles sont les conséquences d'un traitement orthodontique sur l'angulation et la micro-mobilité de la synchondrose sphéno-basilaire?

Hypothèses

L'appareil fixe ou multi attache (ce que nous appelons communément les bagues) est posé par l'orthodontiste.

Des forces variables en intensité et en durée permettent, grâce au mouvement qu'elles induisent sur leur support, la correction des dysmorphoses: mal occlusions ou mal positions dentaires.

C'est la définition même du traitement orthodontique: la correction des mal occlusions ou mal positions dentaires.

Cela se fait pour deux raisons: esthétique ou positionnel.

Ceci étant, ces forces de contraintes sont telles que nous retrouverons des répercussions bien évidemment sur la mandibule et les deux maxillaires supérieurs; mais nous pouvons supposer retrouver des contraintes au niveau de la SSB.

Cette symphyse est le point pivot du crâne.

Nous établissons donc un lien entre les éventuelles dysfonctions retrouvées au niveau de la mandibule et des maxillaires supérieurs et nous nous laissons aller à penser que ces dysfonctions vont se répercuter sur la SSB pour en modifier son angulation et ce par l'intermédiaire de plusieurs facteurs.

Nous pouvons citer:

le lien articulaire: les palatins et/ou les malaires vont faire le lien entre maxillaire et sphénoïde d'une part et les temporaux vont d'autre part faire le lien entre mandibule; occiput et sphénoïde.

Rappelons également que chaque maxillaire possède une articulation directe avec le sphénoïde.


le lien musculaire par l'insertion des muscles masticateurs sur les maxillaires, la mandibule, le sphénoïde, les palatins, les malaires, le frontal, les pariétaux et les temporaux.
le lien fascial: par l'intermédiaire des aponévroses inter ptérygoïdienne et ptérygo-temporo-mandibulaire.


Les appareillages font bouger les dents pour rétablir un équilibre, qu'il soit occlusal ou esthétique.

Ces dents sont posées sur les maxillaires et sur la mandibule.

Ces trois os vont donc s'adapter aux forces de tractions exercées sur les dents.

En s'adaptant, nous pouvons suspecter qu'ils entraînent avec eux les os environnants à savoir sphénoïde, palatins, malaires et temporaux pour avoir des répercussions sur la SSB.

Nous pouvons également supposer pouvoir retrouver des dysfonctions traumatiques sur la SSB et ce, dues aux immenses forces de contraintes exercées par l'appareillage.

Et ceci nous amène à nous demander, quel pourcentage de dysfonctions traumatiques (strain ou compression) retrouverons-nous à la fin d'un traitement orthodontique?

Nous suspectons de tels résultats car la force de traction sur la denture et les os porteurs des alvéoles dentaires est gigantesque même si le but de l'appareillage reste identique: retrouver un équilibre occlusal et un sourire esthétique et ce, dans un laps de temps très court.

Après la pose d'un appareil ou après un traitement sur un appareil déjà posé, l'orthodontiste propose la plupart du temps aux parents de donner à leur enfant du paracétamol le soir même et ce, allant jusqu'à trois jours parfois.

Nous pouvons nous demander pourquoi donner un antalgique ?

Et nous pouvons alors penser que cela est dû aux puissantes tractions qu'exerce l'appareil sur la cavité buccale de l'enfant.

Ces tractions auraient des répercussions sur tout le crâne.

C'est pourquoi nous pouvons suspecter une modification de la base du crâne lors d'un traitement orthodontique.

Même si nous ne retrouvons pas de modification de l'angulation de la synchondrose sphéno-basilaire, nous espérons tout de même retrouver une modification de la micro-mobilité crânienne et plus particulièrement de la SSB et ce par ces mêmes liens articulaires, musculaires, et fasciaux.

Objectif de l'étude

L'objectif est clair: voir si oui ou non, un traitement orthodontique, quel qu'il soit, peut modifier l'angulation de la synchondrose sphéno-basilaire.

Si c'est le cas, pour nous Ostéopathes, cela apporterait un grand nombre de perspectives pour l'avenir.

Cette étude serait alors un moyen pour nous d'apporter une pierre à l'édifice de l'énorme travail de l'Orthodontiste, et ce, en proposant notre intervention sur les patients pendant leur traitement.

Nous allons aussi pouvoir, par l'intermédiaire de cette étude, observer si après un traitement orthodontique nous retrouverons une différence d'angulation de la SSB, ou une différence d'angulation de la SSB et de la micro-mobilité crânienne, ou seulement une différence de la micro-mobilité crânienne et pas de modification sur l'angulation ou alors, aucune modification.

Données contextuelles et conceptuelles

Au fur et à mesure de notre étude, nous avons analysé les différentes recherches effectuées autour de notre problématique.

Quelles sont les conséquences d'un traitement orthodontique sur l'angulation et la micro-mobilité de la synchondrose sphéno-basilaire?

Nous avons pu observer qu'un grand nombre d'entre elles évoquent la possibilité de trouver des tensions musculaires, articulaires, le fait de retrouver des modifications des os porteurs (maxillaires et mandibule) mais peu ont été portées sur la base du crâne.

Néanmoins, l'étude sur l'arc facial avec Equi-Plan de Peyrolade et al. [30] nous a permis d'entrevoir des réponses à notre problématique. Il est donc certain qu'un certain type d'appareil peut modifier la base du crâne et par conséquent la synchondrose sphéno-basilaire.

A nous de prouver que tous les appareils modifient cette SSB.

Nous devons tout de même rappeler que d'après DESHAYES (1986) [13], les sutures transmettent une micro-mobilité.

Donc, si nous retrouvons une modification de la position des maxillaires, nous aurons donc une modification de la micro-mobilité de ces derniers et donc de la SSB, par l'intermédiaire de ces sutures.

Notons également que d'après Deshayes [24] [25], un traitement orthodontique, effectué avant l'âge de six ans, aura des répercussions sur la base du crâne et pourra en modifier les fondations pour revenir à un crâne plus équilibré.

Il nous faudra alors montrer si des modifications de la base du crâne sont possibles à tout âge suite à un traitement orthodontique.

Il est clair que d'après tout ce que nous avons lu, les traitements orthodontiques ont un effet très discuté sur l'ensemble du crâne.

En effet, dans cette recherche nous avons rassemblé uniquement ce qui plaidait en notre faveur, mais nous observons que pour beaucoup, il existe une dynamique de micro-mobilité crânienne, même si rien n'a encore été admis par le monde médical proprement dit.

Nous avons également observé qu'il est possible, par l'intermédiaire de la céphalométrie, de prédire la croissance osseuse.

Ainsi, nous pouvons entrevoir les effets des traitements orthodontiques sur la base du crâne en prenant compte de ces prévisions de croissance.

Nous pouvons donc penser que selon la force de traction de l'appareil orthodontique nous aurons des résultats plus ou moins significatifs.

Nous pensons bien sur à l'arc facial mais aussi au propulseur mandibulaire fixe ou bielle, au Quad Hélix, au disjoncteur inter-maxillaire et aux plaques à piste de Pédro Planas.

C'est ce que nous allons tenter de démontrer au cours de notre recherche.

Matériels et Méthodes

Sur des sujets âgés de huit à douze ans, nous allons mesurer les modifications de la synchondrose sphéno-basilaire après le traitement orthodontique par l'intermédiaire du logiciel Onyx® pour la céphalométrie 2D (Analyse de Ricketts et de Procuste), céphalométrie 3D, d'imagerie 3D par le logiciel Osirix®.

Nous allons également utiliser un orthogrille® et des empreintes d'étude, un pied à coulisses numérique Stainless Hardened®, l'appareil photo de l'iPhone 4S d'Apple®, et bien entendu nos mains pour en mesurer la micro-mobilité.

Tous les appareillages de nos patients sont de marque Ormodent® American Orthodontics.

Vous l'aurez compris, nous voulons observer les effets de tous les types d'interventions de l'Orthodontiste sur le crâne des patients et principalement donc sur la synchondrose sphéno-basilaire.

L'objectif: Observer toutes les modifications sur le crâne et sur sa micro-mobilité suite à toute intervention réalisée par l'Orthodontiste.

A la fin de cette étude, nous pourrons affirmer si oui ou non les traitements orthodontiques entraînent des modifications au niveau de la SSB et nous pourrons ainsi les décrire; si elles existent.

Grâce à la céphalométrie et à l'imagerie en trois dimensions, nous pourrons mesurer et analyser les variations au niveau de l'angulation de la synchondrose sphéno-basilaire et ainsi quantifier avec précision les éventuelles modifications.

Nous pourrons également, par l'intermédiaire de nos mains, décrire les variations observées au niveau de l'Impulsion Rythmique Crânienne et ainsi entrevoir des modifications au niveau de la micro-mobilité de la SSB.

Nous en analyserons, en pourcentage, le nombre de dysfonctions physiologiques mais aussi de dysfonctions traumatiques retrouvées.

Pour répondre à cet objectif, nous disposons donc d'un panel d'outils très sophistiqué pour mesurer toutes les modifications de la base du crâne.

Etude et pilote

Nous pouvons conclure notre étude pilote sur Aurélien en faisant remarquer la modification de la micro-mobilité de la SSB sur notre premier patient.

Nous pouvons alors, sans extrapoler, nous attendre à retrouver une multitude de résultats lors de notre étude clinique.

Nous pouvons également émettre l'hypothèse que le Quad Hélix, appareil qui permet une expansion du palais, serait un appareil pourvoyeur de dysfonction de flexion crânienne.

En effet, ayant une action d'expansion du palais, il permettrait selon nous d'obtenir des maxillaires en dysfonction de rotation externe.

Ainsi par l'intermédiaire des articulations sphénoïdo-maxillaires, il permettrait l'obtention d'un crâne en dysfonction de flexion crânienne.

Rappelons qu'Aurélien présentait un crâne en dysfonction de side bending rotation gauche et qu'à présent, il présente un crâne en dysfonction de flexion crânienne.

Le SBR est une dysfonction physiologique adaptative mais asymétrique. Dans ce cas là, le patient retrouve une symétrie dans sa micro-mobilité crânienne, tout en conservant un visuel asymétrique.

Nous pouvons alors nous questionner sur le fait que si Aurélien est en dysfonction de SBR gauche en visuel, ne serait-ce pas dû au fait que la position des os n'a pas changé?

Cela est-il dû simplement à l'intervention trop courte de l'appareil?

En effet, n'ayant pu étudier Aurélien que sur un mois, cela ne serait pas suffisant pour observer des modifications sur le positionnement osseux de sa base du crâne.

Ou alors Deshayes aurait raison, et la base du crâne du patient peut subir des modifications suite à un traitement orthodontique, seulement si ce traitement est entrepris plus tôt, avant six ans.

Cela nous apporte tout de même de grandes perspectives pour le futur de notre étude clinique.

En un mois, nous avons remarqué un changement de la micro-mobilité de la synchondrose sphéno-basilaire.

Peut être faudra-t-il un an pour entrevoir des modifications osseuses sur le crâne des patients.

Mais dès lors, nous pouvons suspecter une modification de la micro-mobilité de la SSB après un traitement orthodontique.

Enfin, nous pouvons supposer que les appareils orthodontiques entraîneraient une augmentation de la densité des crânes des patients, et que tout patient ayant portépendant plusieurs années un appareil orthodontique aurait alors un crâne dense.

La récidive d'un traitement orthodontique est fréquente.

En effet, il n'est pas rare de retrouver des années après, chez les patients, des modifications des positions dentaires obtenues lors du traitement.

Nous pensons alors que celles-ci pourraient être dues à l'influence du crâne.

Le crâne aurait alors une influence sur la sphère buccale du patient bien plus importante que ce dont les professionnels de la Dentisterie pensent à l'heure d'aujourd'hui.

Cette étude serait alors le moyen de prouver l'influence du crâne sur les traitements orthodontiques et inversement.

L'objectif serait alors de parvenir à un protocole de travail commun entre nos deux professions.

Ce ne serait que mieux pour le patient et nous en sommes intimement convaincus.

Si notre étude apporte des résultats positifs, alors nous pensons que travailler sur le crâne du patient pendant le traitement orthodontique apporterait une aide au patient mais également à l'Orthodontiste.

En effet, nous pensons pouvoir améliorer le confort du patient, mais également éviter des récidives suite aux traitements.

Celles-ci seraient dues, pour nous, au crâne du patient qui influencerait l'occlusion.

Conclusion

Pour conclure notre étude, concernant les modifications de position et de micro-mobilité de la synchondrose sphéno-basilaire suite à un traitement orthodontique, nous devons rappeler que notre étude sera totalement abordée avec et dans le cabinet du Docteur Tahora Orthodontiste, et qu'elle ne sera l'objet que de mesures et de tests.

Nous pourrons donc, à la fin de cette étude clinique, proposer :

  • un protocole de travail établi conjointement entre Ostéopathes et Orthodontistes,
  • un protocole de traitement en fonction de ce que nous retrouverons dans nos tests sur chaque patient, car rappelons-le, chaque patient est unique.

Cette étude réalisée sur des enfants âgés de huit à douze ans pourrait être reconduite sur des adultes.

Ceci nous permettrait alors d'établir des généralités concernant les modifications des traitements orthodontiques afin d'élaborer et d'établir un travail commun à l'ensemble des patients de ces deux professions.

Cette recherche, ayant eu pour but de montrer l'existence ou non de modifications de la SSB après un traitement orthodontique, pourrait éventuellement être continuée en mesurant la présence ou non de modifications tout au long de la colonne vertébrale jusqu'au sacrum, et ce par l'intermédiaire de la dure-mère qui transmettrait les perturbations du crâne jusqu'au bassin.

Cette étude serait alors complémentaire à la nôtre et utiliserait nos résultats comme point de départ.

Néanmoins, il nous paraît important de signaler que notre étude présente des contraintes.

D'après MULLER et al. (2000) [39], les Orthodontistes sont d'importants prescripteurs d'examens radiologiques. Demander une céphalométrie 3D en début et en fin de traitement risquerait d'exposer les patients à une irradiation aux rayons X trop élevée.

Ceci serait donc contraire à notre éthique qui préconise de ne pas nuire, ni de porter atteinte à la santé du patient et ce, par souci de respect de ce dernier.

Nous tenons tout de même signaler que cette expérience nous a permis de réaliser l'importance du partage des connaissances entre plusieurs professions.

Nous nous devons de communiquer avec celle-ci afin de mieux être acceptés et d'être complètement intégrés à un travail pluridisciplinaire et ce dans le même but: le bien être du patient, son respect et sa guérison ou rétablissement le plus rapide.